Introduction
Nous avons étudié la théorie des parties prenantes à partir du livre La Théorie des Parties Prenantes réalisé par Maria Bonnafous-Boucher et Jacob Dahl Rendtorff.
La théorie des parties prenantes est apparue dans les années 1960 ( TPP). La TPP est une théorie locale et prend ses racines dans une organisation particulière : l’entreprise multinationale ; et dans un contexte : l’économie mondialisée des années 1980 à 1990. La théorie traite les mécanismes de décisions et les rapports de pouvoir au sein de l’organisation. L’idée étant de repenser le modèle de gouvernance de la multinationale au profit des parties qui agissent directement ou indirectement avec elle. La notion de redistribution des richesses fait son apparition. La théorie redimensionne l’environnement de l’entreprise avec des intérêts convergents source de conflits. La finalité étant de mieux situer la place de l’activité de l’entreprise dans son environnement économique.
Selon Freeman et Reed en 1983, les parties prenantes sont celles qui peuvent faire reconnaître leurs intérêts vis-à-vis de l’entreprise. Certains auteurs préfèrent le terme de “partie intéressée” (Benseddik) ou d’ ”ayant droit” ( Mercier). Rhenman et Stymne ( 1965) introduisent la réciprocité dans la relation entre les parties prenantes.
Théorie des parties prenantes : définitions
Sources | intérêts / enjeu |
Stanford Research institute | “des groupes sans le soutien desquelles l’organisation cessera d’exister” (Freeman et Reed, 1983). |
Rhenman (1964) | “ qui dépendent de l’entreprise pour réaliser leur objectifs personnels et dont l’entreprise dépend en vue de son existence”. |
Ahlstedt et Jahnukainen | “ poussées par leurs propres intérêts et objectifs, elles participent aux activités de l’entreprise, avec laquelle elles ont une relation d’interdépendance”. |
Freeman et Reed | “Qui peuvent affecter la réalisation des objectifs d’une organisation ou qui peuvent être affectés par la réalisation des objectifs d’une organisation”. |
Bowie | “sans le soutien duquel l’entreprise cesserait d’exister”. |
Carroll | “prétend posséder un ou plusieurs intérêts de ce genre” ; “des intérêts aux titres à la propriété des avoirs de l’entreprise”. |
Clarkson | “qui s’exposent à un risque dû au fait d’avoir investi une forme de capital humain ou financier dans une entreprise”. |
Source : La théorie des parties prenantes, Maria Bonnafous-Boucher et Jacob Dahl Rendtorff.
La théorie dans le contexte du management stratégique
Desreumaux et Selznick, définissent en 2009 la stratégie : “elle construit progressivement des ensembles d’opportunités et imagine des trajectoires de développement dans un environnement rapidement changeant et partiellement imprévisible”.
La théorie des parties prenantes, dès sa création, comme en témoignent les premières publications, se veut une théorie utile relevant de la stratégie.
La théorie des parties prenantes fut contestée. Mais de nos jours, bon nombre d’entreprises du CAC40 dressent des cartes de parties prenantes. La théorie réconcilie stratégie et éthique dans l’exercice de l’activité. Elle met en évidence une conception de l’activité économique et de la stratégie en lien avec son environnement.
Présentation des courants en stratégie
Courants et écoles | Modèles représentatifs | Auteurs représentatifs | Observations |
Design School de Harvard | SWOT | Andrews, équipe Harvard, 1960-1965 | Approche rationnelle “conceptuelle” pour Mintzberg |
Planification stratégique | Modèle de planification | Ansoff et Ackoff, 1965-1975 | Approche systématique et analytique “formelle” pour Mintzberg |
Business Strategy, stratégies opérationnelles, marketing stratégique | Modèles de portefeuille.Modèles de positionnement.Stratégies génériques | Levitt et Kotler.Genderson, 1965-1980.Abell | Grilles, check-listsProcessus “analytique pour Mintzberg |
Management stratégique | Domaines d’activités stratégiques | Hofer et Schendel,1978. | |
Stratégies de développement | Modèles de croissance : économiques, financiers, organisationnels,etc. | Ansiff, Marris et Penrose,1960-1970 | Forte diversité des approches.Non mentionné par Mintzberg. |
Courant environnemental | Modèles d’économie et d’organisation industrielles.Approche évolutionniste.Transaction | Porter, 1975-1990Nelson et Winter, 1980-1990.Williamson,1975-1990 | Conflit entre les approches déductives et empiriques pour “processus passif” Mintzberg. |
Courant organisationnel | Modèle de capacités.Modèles contingentsTransaction et économie des organisations. | Mintzberg. Lawrence et LorschChandler, Cyert et March,1960-1990 | Grande diversité des approches.Mintzberg retient les approches “politiques” et “culturelles”. |
Courant décisionnel | Modèle IMC et heuristique de la décision.Processus de prise de décision individuels et organisationnels. | Simon et Mintzberg.Crozier,1955-1990 | Approche empirique/Mintzberg distingue les approches “cognitives” et d’ “apprentissage”. |
Courant entrepreneurial | Typologies d’entrepreneurs | Smith et Gasse,1960-1990. | Approche typologique.Processus visionnaire. |
Source : La théorie des parties prenantes de Maria Bonnafous-Boucher et Jacob Dahl Rendtorff. Issu de Marchesnay ( 2002,p.38)
Une réponse à “La théorie des parties prenantes”
Intéressant!