Management et Philosophie


Depuis quelques années, la gestion des ressources humaines connait une évolution considérable. Les premiers régimes managériaux étaient axés sur l’atteinte des objectifs fixés, le savoir-faire et le développement de compétences. Aujourd’hui, nous tendons de plus en plus vers des systèmes de management à essence philosophique et centrés sur l’humain. 

Le savoir-être est désormais la colonne vertébrale des théories managériales de ces dernières années. Ce changement majeur est dû au fait qu’une place de choix soit désormais accordée à certains philosophes et à leurs théories dans les bonnes pratiques de gestion. Découvrez ici les principaux points focaux sur lesquels repose désormais l’approche philosophique du management !

Bon management et connaissance de soi

Contrairement à la perception de monsieur tout le monde selon laquelle le manager ne dirige que l’entreprise et les employés, la première personne qu’il est censé cadrer, c’est lui-même. Cette approche du management tire son principe du « Connais-toi toi-même » de Socrate. Cette philosophie prône la connaissance de soi en priorité afin de mieux appréhender le monde extérieur et mieux interagir avec la société. La première cible du manager doit donc être sa propre personne.

En effet, être manager demande de se mettre pleinement aussi bien au service de l’entreprise que de la société en général. Un tel rôle nécessite plusieurs aptitudes et un esprit de sacrifice. Il va de soi que tout le monde n’est pas fait pour ça. Le bon manager doit donc se poser la question de savoir s’il est capable d’assumer pleinement cette responsabilité. De la même manière qu’il s’interroge sur l’adéquation des qualités de ses employés avec leurs postes respectifs, il doit le faire également pour lui-même.

Bon management et sollicitude

Il est classiquement enseigné que le bon manager doit à tout prix éviter de s’attacher émotionnellement au personnel. Cet état d’esprit est perçu à tort par tous comme le principe de base du professionnalisme. À l’opposé, les nouvelles approches de management se basent sur la philosophie d’Emmanuel Kant. Pour Kant, l’existence face à l’altérité doit se résumer en trois mots : bienfaisance, bienveillance et bonheur. Chaque personne ayant des semblables sous sa responsabilité devrait faire preuve de compassion et d’amour à leur endroit.

Pour Kant, le management ne devrait pas empêcher de laisser ses émotions s’exprimer. Pour faire régner une bonne énergie dans votre entreprise, quoi de mieux que de montrer aux membres de votre équipes qu’ils comptent pour vous ? Vu sous cet angle, il est quasiment absurde de stipuler que le bon manager ne devrait pas s’attacher aux membres de son équipe. Cette approche permet de créer un climat de confiance mutuelle et de solidarité. Faire preuve d’empathie est désormais favorable pour un bon management.

Bien manager, c’est savoir quand douter !

Généralement, l’on confond assertivité et certitude absolue. Un bon leader n’est pas toujours sûr de lui, il est plutôt assertif. L’assertivité consiste à avoir de l’engagement dans sa vision. La certitude quant à elle, demande au manager de ne jamais douter de ses opinions. Un responsable ne peut pas faire reposer une décision uniquement sur ses propres convictions et certitudes. Au contraire, une approche plus critique offre de meilleurs résultats.

Telle que soutenue par la démarche philosophique d’origine, la remise en cause permanente est un allié pour un bon manager. Il est bon de remettre ses convictions en question auprès des membres de son équipe, pour s’enrichir de leur expertise, et pouvoir confirmer ou infirmer sa décision. Cette approche leur permet d’ailleurs de se sentir beaucoup plus concernés et utiles. Pour bien manager, vous ne devez pas vous entourer de personnes qui vous ressemblent, mais de collaborateurs aux idées et aux regards différents, qui sauront vous challenger.

Bravoure et management efficace

Il est admis que pour prendre les meilleures décisions, il faut généralement se baser sur les faits. Mais lorsque vous avez des humains sous votre responsabilité, et que vos décisions affecteront des personnes comme vous, il y a de quoi envisager par moment des alternatives plus humanistes. Le manager doit avoir le courage d’aller contre la tendance des faits et se fier à son intuition. Cette approche n’est pas à confondre avec une imposition stricte et permanente de ses opinions à son équipe.

En effet, il nous arrive tous de « ne pas sentir une décision, une idée » bien que tous les faits aillent dans son sens. Le bon manager doit savoir flairer ces situations et surtout avoir le courage d’aller contre la position stipulée par l’approche factuelle. Les managers dépourvus d’émotions ne prennent des décisions que sur la base d’algorithmes et de statistiques ; ce qui les amène à commettre fréquemment des erreurs. Le courage, c’est de faire parler cette émotion qui consiste à avouer qu’on « ne sent pas quelque chose » et ensuite, d’agir en conséquence.

Savoir sanctionner est indispensable pour un bon management

Nous croyons généralement qu’il faut toujours se servir du « bâton » pour asseoir son autorité. Mais avant de penser sanctionner un membre de votre équipe pour un travail mal fait, prenez le temps de vous remettre en question un instant. En vous référant à l’une des précédentes approches abordées, posez-vous la question de savoir si vous avez déjà eu à féliciter ce dernier pour un travail bien fait ?

Cela semble anodin, mais le pouvoir d’une telle approche repose sur le fait que vous prouvez à vos collaborateurs combien vous savez vous montrer objectif. Il est vrai que face à certaines erreurs commises par vos collaborateurs, vous serez tenté de leur envoyer un mail cru et rude. Mais comme tout bon manager, prenez le temps de repenser à la bienveillance et à l’esprit critique dont vous êtes censé faire preuve en tant que chef d’équipe.

Il ressort clairement de cela qu’il serait quasiment impossible aujourd’hui de faire preuve d’un management efficace en se passant des principes philosophiques de base. La connaissance de soi, la bienséance et la remise en question de ses avis sont autant de qualités soulignées par des philosophes de différentes époques et qui s’avèrent indispensables pour un bon management. Le rôle des approches philosophiques est plus que jamais colossal dans les démarches de gestion des ressources humaines.

Je recommande personnellement ce livre de Marc Aurèle : Pensée pour moi-même

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Une réponse à “Management et Philosophie”

  1. “Mais avant de penser sanctionner un membre de votre équipe pour un travail mal fait, prenez le temps de vous remettre en question un instant” .
    Je rejouterai : Avez-vous été clair dans vos directives ? Vos directives ont-elles été contradictoires ? Avez-vous exprimé correctement vos attentes ?

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