À une certaine époque, les entreprises ne cessaient de se développer continuellement sans pour autant se soucier de leurs impacts sur la société et la nature. Pour les contraindre à prendre cela en compte, il a été mis en place de nombreux concepts dont la responsabilité sociale des entreprises (RSE). Qu’est-ce que c’est ? Quels sont ses objectifs ?
Qu’est-ce que la responsabilité sociale des entreprises ?
La responsabilité sociale des entreprises est un regroupement de pratiques créées par les entreprises dans l’objectif de respecter les règles de développement durable. C’est-à-dire être financièrement viable et impacter positivement la société tout en respectant l’environnement.
Définition de la responsabilité sociale des entreprises par l’Union européenne
Dans sa 3e communication sur la responsabilité sociale des entreprises, la Commission européenne donne une définition explicite. En effet, elle la définit comme la responsabilité des sociétés par rapport aux effets qu’elles entrainent sur l’environnement. Dans l’optique de proposer un cadre aux sociétés qui désirent se lancer dans le développement durable, l’Union européenne a publié un ouvrage en 2001. Celui-ci est intitulé un livre vert de la responsabilité sociale des entreprises.
L’ouvrage comporte une définition originale de la RSE. En effet, l’UE l’y définit comme « l’intégration volontaire des préoccupations sociales et écologiques des entreprises à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes. Être socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aussi aller au-delà et investir davantage dans le capital humain, l’environnement et les relations avec les parties prenantes ».

Définition de la RSE d’après l’ISO 26000
L’international Organisation for standardisation (ISO), qui s’occupe de la définition des standards internationaux régissant le commerce des entreprises a également fourni une définition de la RSE. Cette dernière figure dans un document publié par le groupe de travail sur la norme ISO 26000 portant sur la responsabilité sociale des entreprises.
D’après cet organisme, « la responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement, se traduit par un comportement éthique et transparent qui – contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la société ;– prend en compte les attentes des parties prenantes ;- respecte les lois en vigueur et qui sont en accord avec les normes internationales de comportement ; et qui est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations ».
Faut-il faire une distinction entre « responsabilité sociale des entreprises » et « responsabilité sociétale des entreprises » ?
Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir que ces 2 termes sont employés lorsqu’il est question de RSE. Il faut comprendre qu’en linguistique le terme « sociétal » est une déformation française qui ne devrait aucunement être employée. En étymologie, c’est plutôt l’expression « social » qui devrait être utilisée et qui renvoie convenablement à la bonne définition de ce mot. Toutefois, de nombreux experts et autres institutions persistent à employer le terme « sociétal ». Ces derniers pensent que le mot social ne prend pas en compte tous les aspects de la définition de la RSE.
Historique de la responsabilité sociale des entreprises
Le concept de la responsabilité sociale des entreprises a pris forme au cours des travaux de certains entraineurs américains en 1950. Ceux-ci avaient dans l’idée que si les entreprises se focalisent à la fois sur les profits et leur impact sur la société, elles feront beaucoup de bénéfices.
À titre illustratif, lorsqu’une société paye ses salariés, elle leur octroie du pouvoir d’achat qui leur servira à se procurer éventuellement les produits d’autres entreprises. De plus, si une telle société gère convenablement son impact sur l’environnement, elle réalisera des économies à long terme. En effet, cela lui évite de devoir s’occuper des problèmes que pourraient occasionner des catastrophes naturelles.
Howard Bowen effectua en 1953 la publication d’un ouvrage intitulé « la responsabilité sociale du businessman ». Dans celui-ci, l’auteur explique la raison pour laquelle les entreprises devraient être plus responsables. C’est d’ailleurs dans cet ouvrage que ce dernier donne une toute première définition « approuvée » de la responsabilité sociale des entreprises.
Avec la croissance des préoccupations environnementales sociales et économiques au cours du 20e siècle, la responsabilité des entreprises révèle un enjeu de grande envergure. Nombreux sont les consommateurs qui affichent des avis critiques par rapport aux entreprises et désirent que ces dernières observent au mieux les lois, l’environnement tout en étant plus responsables.
La croissance et l’institutionnalisation
Dès l’an deux mille, plusieurs gouvernements mettent en place des normes qui ont servi à poser les bases de la RSE moderne. Sur le territoire français, les lois NRE se révèlent être les premiers à contraindre les sociétés à publier leurs performances en matière de développement durable. Il s’agit là de lois ayant été suivies par diverses réglementations telles que la loi grenelle ou les lois de vigilance. Cela a permis aux entreprises de s’investir complètement dans la RSE pour ne pas se faire dépasser par la concurrence.
Dès lors, la responsabilité sociale des entreprises est perçue tel un outil de management de communication et de développement pour les sociétés. Cette dernière est devenue primordiale et nécessaire pour l’amélioration de l’image des sociétés auprès des consommateurs. La RSE est aussi utilisée pour mieux contrôler les ressources de l’entreprise tout en améliorant la productivité interne.
C’est d’ailleurs la raison qui explique pourquoi il est rare de trouver une entreprise qui ne détient pas un rapport de responsabilité sociale d’entreprise. Il est davantage difficile de dénicher une société qui n’est pas au moins une stratégie de communication destinée à la responsabilité sociale des entreprises ou une équipe dédiée.
La responsabilité sociale des entreprises à l’époque contemporaine : de la responsabilité à la société à mission
Comme il a été dit plus haut, la responsabilité sociale des entreprises s’est enracinée dans le mode de fonctionnement des sociétés. D’après sa communication sur la responsabilité sociale des entreprises en 2011, l’Union européenne notifie que « pour assumer [leur responsabilité sociale], il faut au préalable que les entreprises respectent la législation en vigueur et les conventions collectives conclues entre partenaires sociaux.
Afin de s’acquitter pleinement de leur responsabilité sociale, il convient que les entreprises aient engagé, en collaboration étroite avec leurs parties prenantes, un processus destiné à intégrer les préoccupations en matière sociale, environnementale, éthique, de droits de l’homme et de consommateurs dans leurs activités commerciales ».
Dès lors, l’approche de développement durable prend une dimension nouvelle et s’inscrit dans une réelle démarche d’ouverture des sociétés sur leurs parties prenantes. Il s’agit là d’un mouvement ayant conduit à des réflexions concrètes en ce qui concerne le rôle social de l’entreprise.
Au cours de l’année 2010, il a été question de nouveaux modèles tels que les B-Corp. Ces derniers s’engagèrent profondément dans leur modèle d’affaires. Sur le territoire français, ce mouvement fut structuré par la réflexion portant sur l’objet social étendue.
Aujourd’hui, il est question d’entreprise à mission, d’entreprise contributive. Ce changement de modèle a été un succès en 2018 au Rapport Notat-Senart. Il s’agit là d’un rapport commandité par le gouvernement dans l’optique de mener une réflexion sur le remaniement du rôle d’une société. Il était également destiné à envisager la possibilité d’intégrer dans les statuts de la société, des objectifs et inquiétudes environnementaux.
Quels sont les outils de la responsabilité sociale des entreprises ?
Dans l’optique d’atteindre ses objectifs, une multitude d’outils ont été développés pour octroyer aux entreprises la capacité de quantifier au mieux leur performance ainsi que leurs actions en termes de développement durable.
Aujourd’hui, les sociétés font désormais usage de l’analyse de cycle de vie pour avoir une idée exacte de la quantité de gaz à effet de serre émise. L’ACV leur permet également de quantifier leur impact sur l’environnement immédiat.
Il faut aussi préciser que plusieurs autres outils sont en train d’être développés pour tenir compte au mieux des attentes des parties prenantes. Ils permettront également aux entreprises de mieux communiquer de manière plus responsable.
La déclaration de performance extra financière se révèle être l’outil indispensable pour réaliser le reporting de ces indicateurs extra financiers. La déclaration de performance extra financière offre également l’avantage de pouvoir communiquer ce reporting aux parties prenantes.
Que faut-il savoir sur la démarche RSE dans les entreprises aujourd’hui ?
La responsabilité sociale des entreprises et l’environnement
Les problématiques environnementales sont au cœur du cadre de la RSE. De nos jours, il est aisé de constater que de nombreuses entreprises incluent les préoccupations environnementales dans leur système de gestion interne. Ils le font pour réduire les déchets des consommations de ressources ainsi que leur impact sur la nature. Pour venir en aide aux entreprises, il a été créé la norme ISO 14001. Grâce à cette dernière, il est désormais possible de créer un système de management environnemental dans le cadre de la responsabilité sociale des entreprises.
Cela permet également de :
- Mettre en œuvre un programme de réduction des déchets papier dans l’entreprise
- Réaliser du recyclage
- Donner vie à un plan de déplacement d’entreprise en vue de favoriser les transports non polluants.
- Mettre en place un plan de réduction des consommations énergétiques
- Créer un plan de réduction des gaz à effet de serre
- Pratiquer de l’écoconception des produits
- Mettre en place une charte des fournisseurs qui place l’écologie au cœur de la supply chain
Quels sont les enjeux sociaux de la responsabilité sociale des entreprises ?
Les enjeux sociaux de la responsabilité sociale des entreprises sont divers. La RSE :
- Apporte son aide aux associations sociales grâce au mécénat
- Pratiquer du sponsoring de compétences ou encore du pro bono. Ce qui revient à mettre à contribution les salariés pour aider les associations.
- Contribuer au programme humanitaire aussi bien financièrement que logistiquement
- Créer une charte éthique qui lutte contre la corruption
- Mettre en place une supply chain éthique qui va à l’encontre de l’exploitation des enfants au travail
- Prendre part à des programmes d’inclusion sociale dans la localité
- Accroître le paiement des salariés à travers les Tickets restaurant, les bons en nature en prime ou le CE
- Créer des programmes de prévention contre certaines maladies
- Mettre en place des programmes santé et de bienêtre au travail
- Prendre à cœur l’ergonomie des salariés au bureau
- Inclure à la direction RH la responsabilité sociale des entreprises
La RSE et la culture
- Pratiquer du sponsoring culturel
- Apporter du soutien aux musées et aux expositions
- Apporter du soutien aux associations artistiques et sportives
- Être un soutien indéfectible au programme éducatif ayant rapport aux activités culturelles
- Sensibiliser les consommateurs
Quelles sont les réglementations et les normes françaises en matière de RSE ?
Dans la contrée française, la responsabilité sociale des entreprises est sujette à diverses réglementations. Il s’agit par exemple de celles provenant des lois Grenelles et qui régissent les devoirs des entreprises en matière de reporting RSE.
En général, il n’existe pas de normes qui définissent précisément la RSE. Après une bonne analyse des lois existantes, il est facile de remarquer qu’aucune réglementation ne contraint les sociétés à baisser leurs émissions de gaz à effet de serre. Aucune loi ne les oblige non plus à réduire leur production de déchets.
Par contre, il existe des contraintes en matière d’information du public. Il faut dire que les entreprises sujettes aux lois Grenelle sont forcées de réaliser un reporting extra financier renfermant notamment leurs émissions de CO2. Ce bilan se doit également de renseigner d’autres indices de performance économique environnementale et sociale.
Cela représente un incitatif pour les sociétés à mettre en place des stratégies de réduction de leur impact sur l’environnement. Par ailleurs, l’ADEME et l’AFNOR sont deux organismes publics ayant pour rôle d’offrir un accompagnement aux entreprises dans leur démarche RSE. Ces 2 instances procurent conseils et moyens aux sociétés qui désirent s’engager dans le développement durable. Elles représentent par conséquent les relais des normes internationales de la RSE.
La responsabilité sociale des entreprises en Amérique
Le concept de la responsabilité sociale des entreprises aux États-Unis est différent de ce qui prévaut souvent en territoire français. Tandis qu’en France, la RSE est largement réglementée par des normes et bonnes pratiques, aux USA, elle est floue juridiquement. Dans un tel pays, la vision de la RSE est beaucoup plus philanthropique et individuelle.
La responsabilité sociale des entreprises en Chine
Sur le territoire chinois, la responsabilité sociale des entreprises est en plein essor. Cela est dû au fait que le pays met en place une multitude de réglementations sur la RSE. La Chine est également une contrée où l’image des entreprises est fonction de sa capacité à accroître le bienêtre social.
La présence persistante des réseaux sociaux et de la classe moyenne permit à la RSE de devenir un enjeu plus conséquent en ce qui concerne la réputation des entreprises chinoises.
La responsabilité sociale des entreprises en Inde
En Inde, La RSE revêt une définition aussi bien traditionnelle que libérale. En revanche, l’impact de la philanthropie enracinée dans la culture indienne continue à produire les effets escomptés. Il faut donc retenir que dans un tel pays, la responsabilité sociale des entreprises possède une dynamique extrême. Au même titre que la Chine, l’Inde se révèle être un pays prometteur en matière de RSE.
La responsabilité sociale des entreprises et les ressources humaines
Les ressources humaines jouent un rôle crucial dans l’enracinement de la responsabilité sociale des entreprises au sein de la culture des salariés. Elles y parviennent grâce à la formation RSE des collaborateurs.
Inversement, la responsabilité sociale des entreprises est également capable de participer au développement d’une politique RH inclusif et plus responsable.
L’engagement des salariés dans la RSE
Il est aisé de comprendre que les salariés encouragent la responsabilité sociale des entreprises. Ceux qui s’y investissent sont les plus heureux.
La responsabilité sociale des entreprises dans les PME
Dans les petites et moyennes entreprises, la définition de la RSE est spéciale puisqu’à la base ce concept ne vise que les entreprises de grande envergure. Par exemple en France, la quasi-totalité des normes qui régissent la RSE ne prend en compte que les grandes entreprises. En analysant ces réglementations, nous pouvons constater que le reporting extra financier ne concerne que les sociétés employant plus de 500 salariés.
Lorsqu’il s’agit d’une petite ou moyenne entreprise limitée, l’investissement dans la responsabilité sociale des entreprises peut paraître ardu, voire non indispensable. Cependant, certaines études ont démontré que cela se révèle être un outil de gestion de performance pour les petites et moyennes entreprises. Le retour sur investissement de la RSE pour ces derniers se révèle être alléchant. De surcroît, les outils continuent d’être créés pour permettre aux PME de se lancer.
Quels sont les enjeux de la RSE aujourd’hui ?
En l’état actuel des choses, la responsabilité sociale des entreprises est en pleine évolution. Les sociétés désirent se procurer de nouveaux moyens d’agir pour le développement durable en vue de l’amélioration de leur performance et de leur image. La responsabilité sociale de l’entreprise bénéficie également des évolutions technologiques et économiques. C’est d’ailleurs ce qui explique son caractère changeant.
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