Absentéisme et présentéisme en entreprise : comment les combattre ?

Absentéisme et présentéisme en entreprise : comment les combattre ?

Épuisement professionnel, contraintes familiales, problèmes de santé, anxiété ou démotivation, etc., plusieurs facteurs peuvent justifier le syndrome de la chaise vide dans les entreprises. Dans un contexte de pénurie manifeste de main-d’œuvre, les phénomènes d’absentéisme et de présentéisme représentent une menace pour la performance des entreprises et leur compétitivité. Dans cet article, nous vous aidons à découvrir les causes profondes de l’absentéisme et du présentéisme et les diverses stratégies à mettre en œuvre afin d’endiguer le mal au sein de votre organisation.

Comment lutter contre l’absentéisme dans votre entreprise ?

L’absentéisme se définit comme l’absence répétée et injustifiée d’un employé à son lieu de travail alors qu’il devrait être présent. Evidemment, les absences qui entrent dans le cadre de congés maladie, de congés payés, et les autres types d’absence prévue dans le contrat de travail ne se classent pas dans la catégorie de l’absentéisme.

Cela dit, quel que soit le motif, l’absentéisme est un phénomène qui coûte cher aux entreprises. Son impact sur l’entreprise varie en fonction de la taille de cette dernière et du type d’activité. On peut d’ailleurs mesurer son impact de façon pratique en termes financiers. Le calcul du taux d’absentéisme se fait très simplement. D’entrée, on choisit une période d’observation. 

Pour la période sélectionnée, il faut diviser le nombre de jours ou d’heures d’absence par le nombre de jours où l’employé doit être présent. En multipliant le résultat par 100, on obtient le taux d’absentéisme. Pour avoir une vue plus objective de ce taux, on peut penser à le comparer avec ceux des concurrents du même secteur. Un faible taux est préférable parce qu’un taux élevé indique une mauvaise santé de l’entreprise.

Pour des entreprises ayant un personnel d’une certaine taille, il est possible de calculer le taux par ancienneté, par tranche d’âge, par durée, par métier, par motif, par récidive, par genre, etc. En ajoutant ces critères, il est plus facile de définir un plan d’action pour une meilleure prise en main du phénomène.

Quels sont les types d’absentéisme ?

D’une entreprise à l’autre et d’un secteur à l’autre, le phénomène de l’absentéisme n’est pas totalement absent. Dans l’ensemble, on le voit apparaître sous quatre principales formes en fonction de leurs causes.

L’absentéisme dû à des maladies passagères ordinaires

Plus dangereux dans les petites entreprises que dans les grandes, l’absentéisme est provoqué par une maladie ordinaire et passagère. Ce sont généralement des maladies qui ne durent pas plus de dix jours. Ce type de maladie doit être diagnostiqué par un médecin pour exonérer l’employé d’une demande d’explication.

L’absentéisme dû à des maladies professionnelles

Dans certains secteurs d’activité et en fonction du poste, les maladies professionnelles sont plus ou moins fréquentes. Il s’agit en effet de maladies qui sont directement liées à la nature et au degré de contraintes des tâches effectuées par l’employé et par leur fréquence.

Lorsqu’un travail requiert par exemple des postures physiques contraignantes ou un contact fréquent avec des substances toxiques et dangereuses, il est possible que l’employé souffre de maladie professionnelle après un certain nombre d’années de travail au sein de l’entreprise.

L’absentéisme dû aux accidents professionnels

Plus souvent enregistrés dans le secteur industriel, notamment dans les métiers relatifs au transport, aux bâtiments, etc., les accidents du travail sont parfois très graves. Elles font partie des causes d’absentéisme.

L’absentéisme injustifié ou de confort

Si elle vient en dernière position dans notre liste, cette catégorie d’absentéisme est très fréquente. Contrairement aux catégories précédentes, l’absentéisme injustifié traduit généralement un climat social tendu ou une mauvaise ambiance. Elles peuvent considérablement affecter le bon fonctionnement de l’entreprise.

Les causes de l’absentéisme au travail

Plusieurs raisons peuvent amener un employé à s’absenter de son lieu de travail. Il peut s’agir de problèmes de santé, de conflits entre vie personnelle et professionnelle, surtout avec la garde d’enfants, etc. Cependant, voici les trois (03) principales raisons qui expliquent l’absentéisme au travail.

Les conditions de travail

Travailler dans de mauvaises conditions peut devenir si insupportable que l’employé rencontre du stress et une crainte du danger, rien qu’à l’idée de se rendre au travail.

Imaginez par un ouvrier devant faire du chargement-déchargement en hiver et qui ne dispose pas des équipements de protection adéquats. Ce dernier peut par exemple décider de ne pas se rendre au travail, parce qu’en plus de la douleur physique produite par son travail, il a la sensation d’être exposé à un danger.

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Absentéisme et présentéisme : comment les combattre ?

Le contenu du travail

Pouvoir réaliser les tâches qui ressortent de leurs responsabilités est très important pour les salariés. Cette conscience d’être à même d’accomplir la tâche de chaque jour influence considérablement l’humeur et l’état d’esprit qui anime le salarié chaque matin quand il se rend au travail.

Malheureusement, certains managers confient parfois aux employés des tâches qui sont au-delà de leur capacité ou qui ne peuvent pas être réalisées dans le délai qu’ils leur ont imposé. Ce genre de choses peut encourager l’absentéisme, le salarié cherchant un moyen de ne pas faire face à son incapacité à réaliser la tâche qui lui est confiée. Ainsi, l’employé peut s’absenter parce que :

  • Il se sent incapable et découragé, ce qui se traduit par une absence ou un abandon, lorsque les objectifs sont trop élevés ;
  • Il se sent sous-employé, sous-valorisé, mal considéré et ennuyé, lorsque les objectifs sont trop bas ;
  • Il n’arrive pas à appréhender l’intérêt de ce qu’il fait et son utilité dans le fonctionnement de l’entreprise ;
  • Etc.

Une absence de stratégie managériale

En général, lors des premiers jours, semaines et mois du contrat, l’employé est motivé. Toutefois, la courbe de la motivation n’est jamais éternellement croissante. Puisque la motivation, qui est le facteur déterminant le rapport de l’employé à son travail, est fluctuante, le rapport au travail varie en fonction du temps.

À cet effet, lorsqu’une action managériale adéquate n’est pas mise en œuvre, le degré d’implication et de motivation de l’employé commence à baisser. Un employé qui vient de signer son contrat sera motivé même si le manager ne fait rien pour l’y aider.

Par contre, quand il aura accumulé quelques années d’ancienneté et qu’il sera devenu trop habitué à son travail, compte tenu du caractère répétitif des travaux, il aura plus tendance à s’absenter si l’action managériale n’accompagne pas. Dans certains cas, les absences ne sont liées à aucune cause concrète. On parle donc d’absentéisme de confort.

Absentéisme en entreprise : les coûts directs et indirects du phénomène

Les enjeux financiers de l’absentéisme pour les entreprises sont de taille. En moyenne, l’absentéisme coûte entre 25 milliards d’euros chaque année. On distingue deux types de coûts, à savoir les coûts indirects et les coûts directs.

Les coûts directs

L’absentéisme crée des charges pour l’entreprise, en raison de l’arrêt du travail. Cette dernière devra en effet :

  • Prendre en charge le délai de carence ;
  • Prendre en charge les dépenses médicales si le motif est lié à une maladie ou un accident de travail ;
  • Conserver à l’employé le paiement de son salaire ;

Les coûts indirects

En dehors des coûts directs, il existe aussi des coûts indirects attachés à l’absentéisme. Ceux-ci viennent augmenter les charges de l’entreprise. Il s’agit entre autres de :

  • Des mesures de gestion du remplacement ou de l’absence, notamment la redistribution des responsabilités de l’absent aux présents, ce qui peut dégrader l’ambiance au travail ;
  • Des coûts de formation du remplaçant et de son intégration ;
  • Des pertes de productivité subies ;
  • Du déséquilibre du système d’organisation de l’entreprise ;
  • L’impact sur le respect des délais et la satisfaction client ;
  • La baisse de la qualité du climat social ;
  • Affaiblissement du niveau de motivation des autres salariés présents ;
  • Les conséquences en matière d’image, de réputation ;
  • Etc.

Absentéisme en entreprise : comment le réduire ?

L’absentéisme n’est pas inévitable. Pour le combattre, il faut d’abord l’évaluer et l’analyser. La formule de calcul a été donnée dans la première section de l’article. Ainsi, un taux d’absentéisme au travail élevé n’est pas un bon signe pour les entreprises, surtout s’il s’agit d’une petite et moyenne entreprise. Les stratégies de réduction de ce taux sont déterminées par la cause de l’absence. Selon le cas, le gestionnaire RH devra penser à :

  • Motiver son personnel, notamment avec des primes d’assiduité vraiment incitatives, sans cependant exagérer. En effet, les salariés absents pour des causes raisonnables pourraient se sentir pénalisés par ce système.
  • Rester en permanence à l’écoute des salariés pour détecter les insatisfactions liées aux conditions de travail ;
  • Proposer des horaires de travail flexibles pour permettre aux employés de trouver un bon équilibre entre leur vie familiale et leur vie professionnelle ;
  • Résoudre rapidement les problèmes pouvant affecter l’ambiance au travail et instaurer un climat social tendu ;
  • Assurer de façon proactive une bonne ambiance au travail pour alléger la sensation de contrainte liée à certains métiers ;
  • Organiser des formations de temps à autre pour lutter contre le bored-out et améliorer les compétences et la productivité de l’équipe ;
  • Offrir un accompagnement par de petits gestes pendant l’absence pour renforcer le sentiment d’appartenance et fédérer le personnel ;
  • Communiquer avec les employés au moment de leur retour d’absence ;
  • Instaurer un système d’évaluation de rendement pour permettre d’optimiser l’allocation des ressources humaines de l’entreprise afin d’éviter l’absentéisme dû au burnout ou au bored-out ;
  • La demande de contre-visite médicale comme une stratégie dissuasive contre les employés qui s’entendent avec des professionnels médicaux pour justifier leur absence par des maladies imaginaires ;
  • Le licenciement des absents impénitents pour éviter que l’absence soit encouragée au sein des équipes ;
  • Mettre en place un système d’intérim en vue de préserver le taux de productivité en cas d’absentéisme élevé ;
  • Etc.
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Absentéisme et présentéisme : comment les combattre ?

Le présentéisme au travail : comment lutter contre ce phénomène ?

Le présentéisme est un absentéisme déguisé ou parfois l’annonciateur de l’absentéisme. Il consiste pour l’employé à être présent sans que cette présence ne contribue véritablement à la productivité de l’entreprise. Contrairement à l’absentéisme, le présentéisme est un phénomène particulièrement insidieux et difficilement quantifiable.

En effet, l’employé est présent alors qu’il n’est pas physiquement, émotionnellement ou psychologiquement apte à travailler. Il est présent au travail, mais ne fait rien du tout. Il vient peut-être plus tôt et rentre très tard, mais ne le fait que pour faire croire à ses supérieurs qu’il est assidu. Toutefois, tout le temps de sa présence, il ne s’intéresse qu’à ses préoccupations personnelles, passe du temps sur les réseaux sociaux, etc.

Les causes du présentéisme

Le présentéisme peut se justifier par des causes d’ordres personnels, organisationnelles ou environnementales.

Les causes personnelles

Les causes personnelles du présentéisme comprennent entre autres :

  • Une mauvaise santé physique :
  • Une incapacité physique due à une maladie ou un accident ;
  • Des problèmes d’ordre maritaux ou familiaux et le besoin d’être au travail pour les oublier ;
  • Les problèmes financiers qui rendent mentalement malades ;
  • La dépression ;
  • Etc.

Les causes organisationnelles

Les causes organisationnelles du présentéisme comprennent entre autres :

  • Une supervision de faible qualité ;
  • Un style de leadership inefficace ;
  • Un employeur inflexible ou qui rejette les demandes de congés de maladie ;
  • Un sous-emploi des capacités et des compétences de l’employé ;
  • Les excès tels que le harcèlement, les abus d’autorité ;
  • Une surcharge de travail et une fatigue ou un épuisement professionnel ;
  • Etc.

Les causes environnementales

Les causes environnementales du présentéisme comprennent entre autres :

  • Des matériels et un cadre de travail inadapté (luminosité, confort d’assise, température, etc.) ;
  • Une faible interaction et une vie sociale de mauvaise qualité dans le milieu de travail ;
  • L’agressivité de certains clients ;
  • La pression de certains collègues qui sont prêts à tout pour devancer les autres ;
  • Etc.

Quels sont les types de présentéisme

On distingue trois principaux types de présentéisme à savoir la variante contemplative, la variante stratégique et le surprésentéisme.

Le présentéisme contemplatif

Également connu sous le nom de présentéisme moral, le présentéisme contemplatif consiste à être présent physiquement sans cependant effectuer les tâches qui doivent être effectuées. L’employé sent qu’il est l’obligation morale d’être présent même s’il sait qu’il ne fera aucun travail. Cela est généralement dû à une baisse de motivation ou à un problème de santé.

Le présentéisme stratégique

Le présentéisme stratégique est une stratégie mise en œuvre par certains employés dans le but de se faire remarquer et reconnaître. Il consiste à venir au travail avant tous les autres et à partir après eux. Certains s’arrangent pour venir toujours avant le patron ou avant les autres. C’est une stratégie basée sur le désir de prouver que l’on a une motivation et un dévouement supérieur à celui des collègues.

Le surprésentéisme

Le surprésentéisme est un phénomène consistant pour un salarié à s’obstiner à travailler, et parfois même à faire des heures supplémentaires, même lorsque sa santé lui impose un arrêt de travail. C’est la forme de présentéisme la plus dangereuse, parce qu’il expose l’employé à un risque de dégradation accrue de sa santé physique ou mentale.

Dans un premier temps, l’employeur peut voir cela comme un zèle à encourager. Cependant, l’employé s’épuise, ce qui affecte directement sa productivité et la qualité du travail qu’il produit. Par ailleurs, les problèmes de santé mineurs qui ne sont pas pris en charge à temps peuvent empirer et obliger l’employé à s’absenter pour des durées plus longues. Ainsi, l’entreprise finit toujours par en payer le prix.

Quand le présentéisme permet de maintenir la performance

Certaines études ont fait remarquer que le présentéisme peut représenter une bonne stratégie pour maintenir un certain niveau de productivité et de performance lorsque l’état de santé de l’employé n’est pas au niveau optimal.

Toutefois, certaines conditions doivent être remplies pour que cela soit possible. L’entreprise doit offrir des ressources adaptées et des conditions de travail propices au travail dans un état de travail sous-optimal. De même, la charge de travail doit être temporairement allégée afin que l’état de santé de l’employé n’empire pas, ce qui pourrait le forcer à s’absenter.

Combattre l’absentéisme grâce au présentéisme

Une détection précoce des cas de présentéisme et une prise en charge efficace de ces cas sont des solutions pratiques pour lutter contre l’absentéisme. En effet, le fait est que, selon la cause qui le provoque, l’absentéisme est souvent précédé de présentéisme. C’est souvent le présentéisme qui laisse place à l’absentéisme.

En restant donc à l’écoute de son personnel et en mettant en place des indicateurs de baisse de performance et des systèmes d’intervention rapide, on peut plus facilement réduire le taux de présentéisme et d’absentéisme au travail.

Certains managers adoptent le système de primes d’assiduité et de primes à la performance pour lutter contre l’absentéisme. Le problème est que ces primes encouragent le présentéisme. Les gens se sentent obligés d’être présents, même quand il leur faut des arrêts de travail, dans le but unique de recevoir lesdites primes, surtout lorsqu’une ambiance de compétition règne entre les collaborateurs.

En lieu et place des primes d’assiduité et de primes à la performance, il pourrait par exemple être plus intéressant de penser à mettre en place un système de récompenses basé sur les bons comportements. 

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